CAN 2025 (Q) : Gernot Rohr raconte le calvaire du Bénin en Libye

    CAN 2025 (Q) : Gernot Rohr raconte le calvaire du Bénin en Libye
    CAN 2025 (Q) : Gernot Rohr raconte le calvaire du Bénin en Libye

    Le Bénin a décroché son ticket pour la Coupe d’Afrique des Nations 2025 après un match difficile face à la Libye. Un match nul (0-0) qui permet aux « Guépards » de se qualifier, mais cette qualification a été accompagnée d’une tension extrême, culminant en une série d’incidents violents après la rencontre. Gernot Rohr est justement revenu sur le sujet.

    Le match a débuté dans un contexte particulièrement tendu, avec une partie du public libyen qui n’a pas hésité à exprimer son mécontentement dès le protocole d’avant-match. « Avant le coup d’envoi, tout s’était à peu près bien passé. Les formalités douanières étaient en ordre, mais au niveau de l’accueil, il y a eu quelques tensions. Notre hymne a été sifflé, et même si je ne comprends pas l’arabe, on a bien compris que certains spectateurs ne cessaient de nous insulter », a expliqué Gernot Rohr dans une interview accordée à Afrik-Foot. Il a ajouté que, malgré cela, les joueurs béninois sont restés concentrés.

    Sur le terrain, la Libye a mis une forte pression, notamment sur les arbitres. « Les Libyens ont mis beaucoup d’intensité dans leur jeu, avec une pression constante sur les décisions de l’arbitre. Ce dernier a dû faire preuve de beaucoup de caractère pour garder le contrôle du match, ce qui n’a pas été simple, mais il a fait son travail correctement », a souligné le sélectionneur des Guépards.

    Un dénouement sous haute tension

    Malgré ce contexte, le Bénin a réussi à tenir le match nul et ainsi décrocher sa qualification pour la CAN 2025 au Maroc. Cependant, la joie de cette qualification a rapidement été ternie par ce qui s’est passé après le coup de sifflet final. Alors que les joueurs se dirigeaient vers les vestiaires, ils ont été la cible de jets de projectiles. « Après le match, en rejoignant les vestiaires, nous avons été pris pour cible par des bouteilles d’eau et d’autres objets. Mais ça ne s’est pas arrêté là », a raconté Rohr.

    L’agression s’est intensifiée lorsque des membres du staff technique, dont l’analyste vidéo tunisien, ont été attaqués physiquement. Ce dernier a même été pourchassé par des individus, parmi lesquels se trouvait le sélectionneur libyen, Nasser Al-Hadhiri.

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    La situation a atteint son paroxysme lorsque les membres de la délégation béninoise ont été contraints de se réfugier dans leur vestiaire pendant près de deux heures. « Nous avons dû nous enfermer dans les vestiaires pour échapper à la violence extérieure. Mais dehors, c’était un véritable enfer. On entendait les insultes, des cris, et la situation ne s’est pas calmée immédiatement », a précisé Gernot Rohr.

    La violence continue à l’extérieur

    Mais le pire était encore à venir. Une fois le calme revenu dans les vestiaires, la délégation béninoise a été escortée vers le bus, mais sur le trajet, les agressions ont repris. « Sur le chemin menant du vestiaire au bus, des membres de notre staff ont encore été frappés, cette fois par des policiers libyens et même par des joueurs remplaçants. Il est inacceptable que de tels actes se produisent », a déploré Rohr.

    Le sélectionneur, qui a pris la parole pour dénoncer ces faits, a ajouté que lui-même avait été frappé au bras par un policier, un coup de matraque qu’il a qualifié de « totalement injustifié ». D’autres membres du staff, dont Enrico Pionetti, l’entraîneur des gardiens, ont également été victimes de coups violents.

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    Ce climat de violence n’a pas cessé lorsque des policiers ont commencé à monter à bord du bus pour continuer leurs agressions. « Je ne sais pas si ce sont les mêmes policiers, mais plusieurs sont montés à l’avant du bus, très agressifs. Comme j’étais assis à l’avant, j’ai pris un coup de matraque sur le bras. D’autres membres du staff ont également été frappés, dont Enrico Pionetti, qui a reçu un coup à la tête. C’était une scène surréaliste », a témoigné le sélectionneur du Bénin.

    Un appel à l’action de la CAF

    Gernot Rohr, choqué par les événements, a exprimé son mécontentement concernant la gestion de cette situation par la CAF (Confédération Africaine de Football). Selon lui, ces incidents ne peuvent pas être ignorés. « Ce n’est pas normal qu’un match international se déroule dans un tel contexte. Nous avons été agressés sans raison, sans provocation de notre part. La CAF doit prendre ses responsabilités et enquêter sérieusement sur ce qui s’est passé », a déclaré le sélectionneur.

    Il a précisé que si des sanctions ne sont pas prises, d’autres équipes risquent de connaître les mêmes dérives. « Si la CAF ne réagit pas fermement, d’autres sélections risquent de subir ce genre de violences. Nous espérons que la CAF prendra des mesures appropriées pour garantir la sécurité des équipes », a ajouté Rohr, qui reste marqué par cette expérience.

    Le football africain ne peut se permettre de fermer les yeux sur de telles situations. Si rien n’est fait, ces incidents pourraient ternir l’image du football africain et mettre en danger la sécurité des joueurs et des staffs.

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